Sur la photo : Roch Castonguay (M. Wunan) et Marie-Thé Morin (Maïta)
Maïta
Maïta a huit ans lorsque, pour payer ses dettes, son père la « loue » à une usine où travaillent des enfants. Il lui confie alors Issane, précieuse marionnette aux 1 461 perles, pour chaque jour qui la sépare de la liberté. Maïta travaille dur sous l’oeil sévère de Wunan, le contremaître… mais le soir venu, elle raconte en ombres chinoises l’histoire d’Issane aux autres enfants. Inspirée du théâtre d'ombres Wayang Kulit d'Indonésie, se dessine ici avec subtilité et sagesse une histoire poétique, source d’émerveillement.
Une production du Théâtre de la Vieille 17 en coproduction avec le Théâtre de Sable (Québec) Texte: Esther Beauchemin; Dramaturgie et mise en scène: Robert Bellefeuille; Conception et direction des marionnettes: Josée Campanale; Scénographie et lumières: Jean Hazel; Musique originale: Louise Beaudoin ;Fabrication des marionnettes et des accesssoires : Josée Campanale et Réjean Bibeau; Conseillers artistiques et dramaturgiques: Gérard Bibeau et Robert Marinier; Régie: Diane Fortin; Distribution: Bertrand Alain, Esther Beauchemin, Roch Castonguay, Marie-Thé Morin, Nathalie Poiré
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Il est étrange comment parfois il faut s'éloigner pour découvrir ce qui se passe chez nous. Ce vendredi, nous en avons eu un bel exemple. Était-ce parce que la Poulette n'était pas encore en âge d'y aller ou parce que nous n'étions pas suffisamment intéressés lorsque nous étions chez nous, peu importe, il nous a fallu être à Vancouver et assister à l'un des spectacles présentés dans le cadre des Olympiades culturelles pour découvrir Maïta, une oeuvre initialement présentée au Théâtre de sable de Québec et dont nous n'avions jamais entendu parler (visitez le site pour voir des photos de Maïta dans les archives de 1992 à 2007, et d'autres pièces pour enfants qui sont du programme 2008-2010).
Ce spectacle de marionnettes a été vu par près de 37 000 spectateurs, au cours des 160 représentations. La pièce a été présentée en province, mais aussi en Ontario où elle a été coproduite et même au Mexique dans son adaptation espagnole. C'était maintenant le tour de Vancouver d'en profiter : la pièce y était présentée en français ou en anglais, dépendamment de la journée.
Une pièce de théâtre avec des marionnettes portant sur le travail des enfants... nous étions un peu sceptiques, mais comme nous avions été invités à y aller avec une famille francophone (la maman vient du Québec) avec qui nous sommes devenus amis, nous avons saisi l'occasion de faire une activité durant laquelle la Poulette serait heureuse de voir ses deux copains (une fillette de 4 ans et un garçon de 2 ans et demi).
Étonnamment, la Poulette est restée bouche bée durant tout le spectacle... et moi aussi d'ailleurs, c'était très bien fait : le son, la lumière, l'histoire, les spectacles d'ombres, le mouvement, les marionnettes, les décors... Les personnages y étaient attachants, surtout la petite Naosin, une fillette spontanée qui par ses répliques enfantines détendait l'atmosphère. On s'est également laissé toucher par la naïveté de Dengtsiao et la sagesse de Maïta... On en oubliait presque la présence des marionnettistes.
Durant 65 minutes sans intermission, la poulette a regardé attentivement ce qui se passait devant ses yeux. La proximité de la scène faisait en sorte qu'on se croyait avec les marionnettes dans l'usine... C'était intime et troublant.
Comme la pièce est une tragédie, je me suis demandé si la Poulette comprendrait la gravité de ce qui nous était présenté avec finesse (la pièce s'adresse aux enfants, par contre elle vise plutôt les 8 à 10 ans - il y a même un cahier d'accompagnement fort intéressant pour les enseignants). La Poulette n'a pas été traumatisée du tout, je pense même que des films de Disney sont parfois beaucoup plus violents, ils y montrent la mort avec moins de pudeur... en tout cas, ça nous a donné un bon outil pour lui rappeler combien elle est privilégiée de vivre la vie qu'elle mène dans une famille confortable d'Amérique du Nord...
À la fin, les comédiens-marionnettistes ont pris le temps de répondre à nos questions! Franchement, j'ai trouvé ça génial. Il y avait des réponses sur la psychologie des personnages, sur les faits qui ont inspiré l'histoire, sur la façon dont avaient été construites les marionnettes et comment les mouvoir.
Ce qui ajoutait à la soirée était le fait d'être entourés de francophones et de francophiles dans ce petit théâtre au milieu du Granville Island. Étrange sentiment, je ne saurais comment le décrire, mais je comprends maintenant beaucoup mieux pourquoi les immigrants se regroupent avec leur compatriotes. Je suis heureuse d'y avoir goûté.
Maïta sera de nouveau présentée à Montréal malheureusement ce sera en anglais cette fois-ci...
Franco-Ontarian company Théâtre de la Vieille 17 brings Maïta to Geordie for its Montreal Mainstage series. Inspired by traditional Indonesian shadow-puppetry, “Maïta is a poetic fable about freedom and childhood told by marionettes.” March 13–22 at D.B. Clarke Theatre, (1455 de Maisonneuve W.). (source)
Un beau compte-rendu!
ReplyDeleteJe ne connaissais pas le Théâtre de Sable, je vais me renseigner.
Tu m'en donneras des nouvelles si tu assistes à un des spectacles.
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