Wednesday, April 22, 2009

Leçon de vie (atention, coeurs sensibles)

Hier, je me sentais plutôt moche, j'ai écris un billet négatif et je l'ai retiré un peu plus tard. Souvent je me sens comme ça quand il pleut, pourtant il faisait un beau soleil dehors. Bref, je me sentais poche, moche et même les fleurs dehors me laissaient sans joie.

Un peu frustrée, j'essayais de me rabattre sur un chocolat de Paques de ma fille. Il était au frigo, alors il était très dur. Incapable de le couper avec mes dents, j'ai pris un couteau et je me suis acharnée imprudemment avec mon attitude négative, sans bien m'appuyer sur une planche à découper.

Puis, VLAN!, le couteau est parti et a glissé sur mon doigt, ou plutôt, a tranché une partie de ma peau sur la jointure... comme du poulet pas cuit! Le sang s'est mis à gicler et j'ai tout de suite couru chercher un papier pour l'arrêter et appuyer sur mon doigt pour contenir le sang. Puis, j'ai mis un pansement, la pression a heureusement replacé la peau, et comme il y en a beaucoup à cet endroit, et bien la blessure s'est "refermée".

Je me suis sentie drôlement seule, étant loin de mes repères (famille, clinique, hopitaux) et le Papa étant à Montréal pour la semaine... j'ai senti de grosses larmes couler sur mes joues et je me suis arrêtée sec... pas le temps de faiblir, ma Poulette était à la garderie et elle allait avoir besoin de moi plus tard. Je n'osais pas retirer mon pansement pour voir la profondeur de la coupure, et puis ça faisait si longtemps que je ne m'étais pas fait mal, moi qui suis normalement si prudente... Je ne savais pas comment évaluer les dommages. J'ai pris l'auto et me suis rendue à l'hopital le plus près, ne sachant pas où aller d'autre. L'infirmière m'a dit qu'il n'y avait pas besoin de points de suture et de me mettre un pansement avec du Polysporin...

De retour chez moi, il ne restait sur le comptoir que le morceau de chocolat maudit et le couteau luisant de sang... Ça m'a fait réfléchir! Ce n'était que mon doigt, mais ça démontre que nous sommes fragiles. J'ai une belle vie, je n'ai peut-être pas tous les enfants que j'aurais aimé avoir, ni de travail en ce moment, mais je n'ai pas de quoi me plaindre. Qu'il faut être reconnaissants et profiter de la vie tant que l'on peut, si non, ça peut basculer vite...

J'ai entendu ce même jour deux vieilles dames qui pique-niquaient ensemble sur le bord de la mer, une disait à l'autre : Life is uncertain, eat your dessert first!

6 comments:

  1. Comme je sympathise avec toi en ce moment! De mon côté, j'ai découvert que j'avais VRAIMENT besoin d'un temps, si petit soit-il, pour créer quelque chose. Sans les enfants. Popotte, couture, cuisine, jardinage, peu importe. Je te comprends, avec tes repères qui sont loins, ce n'est vraiment pas évident! Mais je suis certaine que tu en ressortiras bien plus forte que tu ne le crois! Une grande aventure cet expat, hein?

    Bon courage et j'espère que ton doigt va mieux!

    xx

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  2. Je vous lis depuis longtemps (depuis le forum des banlieusardises) et ce billet là me touche beaucoup. Pourquoi? Je ne saurais le dire, les paroles pleines de sagesse des vieilles dames probablement... Bonne vie :-) Une maman de Québec

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  3. C'est tellement vrai. C'est fragile et ça ne tient à pas grand chose. C'est normal de se sentir so so sans raison même si on a une belle vie. Parfois je me culpabilise justement en me disant que j'ai tellement tout ce qui faut dans la vie pour être heureux mais que je me lève de mauvaise humeur!

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  4. Parfois c'est justement ça le problème: ne pas être heureuse de ce qu'on a, en vouloir plus et ne pas être satisfaite avec ce qu'on a, cré une certaine pression car on se sens coupable de se sentir ainsi. Parfois je me force de voir ça d'un autre oeuil et je me dis que c'est bon de ne pas s'assoir sur ses loriers et de toujours en vouloir plus car ça nous pousse justement à faire autre chose. Comme toi par exemple, si tu étais restée satisfaite avec ce que tu avais à Montréal, tu n'aurais peut-être pas accepté cette aventure que tu vis avec tant d'ouverture d'esprit.

    Mais je te comprends de te sentir ainsi... on se sent parfois loin et seule quand on est expatriée...

    Je suis de tout coeur avec toi :)

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  5. Je te lis aussi depuis longtemps, et je trouve c'est un de tes plus touchants billets.

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  6. Merci les filles! Mon doigt n'était pas si blessé finalement, mais j'ai eu très peur à ce moment là. Je me sens seulement expatriée quand je fais face à des situations comme ça, car autrement, je trouve l'expérience fascinante.

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