Décompte

Les images et les souvenirs se bousculent dans ma tête. Deux années se sont passées ici, environ 760 jours...

Je vois les roses dans ma cour, je les trouvais tellement belles à mon arrivée, j'en faisais des bouquets pour garnir la table de la terrasse, aujourd'hui, je les regarde avec une certaine réserve, bientôt, elles ne seront plus à moi. Les montagnes des environs, je ne les montrai plus d'ici les prochains mois, peut-être années.

Tout autour de moi est différent maintenant que je les connais un peu plus. Je sais que du sommet du mont Seymour on a une vue époustouflante, qu'on peut faire de la raquette ou du ski sans mitaine sur le mont Cypress, que sur les plages à l'Ouest, on peut voir de magnifiques coucher de soleil. J'ai bien du prendre la ville dans tous ses angles. Les fleurs de mon jardin, de ma rue ou du parc Stanley, je les ai vues naître et mourir... je n'ai plus le même état de surprise en les voyant mais les trouve toujours belles quand je m'y arrête.

Il est un peu derrière moi le temps de la découverte ici, dans ce coin de pays, il me reste maintenant le souvenir de mon étonnement et de ma joie.

Quand nous sommes arrivés ici, la Poulette était haute comme trois pommes. Dans le spa derrière la maison, on avait peur qu'elle se noie, on la surveillait de près, au milieu, il y avait de l'eau par dessus sa tête. Maintenant, elle nage comme un poisson dans l'eau et peut se tenir debout au centre et on lui voit toujours le sourire. Quand nous sommes arrivés, elle n'avait pas d'amis, elle ne pouvait pas communiquer avec les enfants du parc car elle ne connaissait pas leur langue. Aujourd'hui, c'est le coeur gros que nous les quitterons.

Comme il s'en sont passé des choses en deux ans! On s'est lié d'amitié, on a vécu les Olympiques, on en a appris un peu plus sur la mentalité des Canadiens de l'Ouest, le Papa a couru son premier marathon, j'ai débuté une seconde grossesse, la Poulette a appris à faire du vélo sur deux roues, à dessiner des bonhommes, à coudre à la main. On a fait de la gelée de pommettes, on a fait du ski à Whistler, on a visité Disney, on a reçu des amis, etc. La liste est trop longue.

Bref, aujourd'hui, je regarde les armoires vides, il y a des boîtes partout, ce n'est déjà plus chez nous. On vit dans l'attente de partir, lundi, on viendra prendre nos boîtes et on sera donc en transit. Enfin, jeudi, à bord de notre VR, nous quitterons cette ville et cette maison, en empruntant la route qui nous ramènera au Québec - si j'ai la chance, je vous mettrai des photos en route!

J'ai hâte de partir en même temps je suis un peu triste... même si la pluie des derniers mois m'ont donné le cafard, je ne peux pas m'empêcher d'aimer cet endroit aussitôt que le soleil sort.