Les céréales, les nuits blanches et moi

Ah, les billets se font rares mais ce ne sont pas les sujets qui me manquent, c’est le temps de m’y mettre plus de cinq minutes sans être interpellée ou obligée de m’affairer à toute autre tâche plus pressante.

Voici deux sujets que j’aurais aimé développer mais que je transcrirai brièvement question d’en garder le souvenir.

Les céréales et le détachement

Tounette a eu six mois aujourd’hui. Ça passé à la vitesse de l’éclair. Le temps a filé comme jamais. Nous avons commencé les céréales très graduellement, il y a deux semaines, puis demain je lui préparerai une purée de patate douce. Je dois avouer que j’ai un drôle de sentiment, comme un deuil. Maintenant que bébé se nourrit de quelque chose extérieur à moi, c’est comme si le lien étroit que j’ai, à chaque fois avec bébé naissant, se coupait. Que je devais laisser aller mon petit pour qu’il développe son autonomie. D’ailleurs, comme Tounette se tient assise et commence à ramper de reculons, il y a déjà un grand pas de fait pour elle. Elle se développe rapidement et, dans mon cœur, j’ai un pincement parce que je ne sais pas encore avec certitude s’il y en aura un autre, bébé, à cajoler et tenir près de moi dans cet état de prolongation de moi-même. Alors, la coupure m’est encore plus sensible.

Les nuits blanches

Ah mon dieu… Ce n’était déjà pas facile, les nuits entrecoupées par bébé qui voulait boire et dormir collée sur maman, il fallait que ma pauvre Kiki attrape un je-ne-sais-quoi (un rhume, une otite, des molaires, toutes ces réponses) qui lui a donné une poussée de fièvre qui a duré quatre jours. Étrangement, pendant cette période, elle a gémit plusieurs fois dans la nuit et, à chaque soir, elle s’est réveillée à 1h du matin sans réussir à se rendormir autrement que dans les bras de papa ou avec maman coincée dans son petit lit (lit que nous allons changer pour un lit simple dès ce week-end!). Un de ces soirs, même, il y a eu ma grande Poulette qui s’est endormie très tard parce qu’elle avait peur d’un film (Roger Rabbit) dont elle avait vu le début au service de garde quelques jours avant. 

Comme Kiki ne se sentait pas bien, elle était vraiment très irritable par moments... c'était difficile pour moi de garder mon sang froid. Surtout que, ces jours-ci, elle travaille sur la propreté et qu'elle demande la toilette plusieurs fois par jour, voire heure, alors je n'ose pas dire non, mais c'est le plus souvent de fausses alertes. Même qu'elle se réveille la nuit lorsqu'elle mouille sa couche pour être changée! Je soupçonne même que ces envies nocturnes soient responsables de quelques périodes de sommeil agité, parce qu'elle se retient et dort mal. Donc, toute la journée j'entendais des gémissements, des "neeez coooule mamaaaaaaan", des "oh, caca, maman, caca" et des "noooOOOOoOon, pas ça", en boucle.

Ainsi, pendant près d’une semaine, non seulement mes journées de garde-malade étaient demandantes mais je n’ai pas pu dormir plus d’une heure et demie d’affilée sans devoir me lever ou donner un coup de coude à chéri pour que nous prenions soin de la marmaille. 

J’étais sur le point de devenir folle quand je me suis souvenue d’un billet que j’avais écrit quand la Poulette était petite, le même âge que Kiki en fait…j'y racontais le même genre de nuit… et si je ne l’avais pas écrit, je crois que je ne m’en souviendrais pas. Donc, les épisodes de rhumes et de bébé insomniaque sont difficiles mais elles passent! La Poulette dort maintenant bien et n’est presque jamais malade. Ouf!

Justement, hier, Katou a dormi paisiblement dans son lit jusqu’au petit matin. Elle nous a fait cinq heures sans réveil, chose qui ne s’était pas produite depuis qu’elle a deux mois et demi. Elle grandit.

Depuis quelques jours, Kiki va bien (terminé le rhume) et elle est redevenue la petite fille adorable que je connais. Elle se réveille de bonne humeur, a de la conversation et de l'appétit. Je l'entends, le matin, jaser et s'émerveiller de tout avec papa pendant que j'allaite Katou et je suis sous le charme. Comme elle devait se sentir mal pour être si difficile ces autres jours.